les mots sur les bords de routes sont des poèmes

L’été morcelle les mots, je les embarque dans mon sac à dos, bons baisers de vadrouille, je vous écris d’ici alors que je n’y suis déjà plus, de là alors que je n’y suis pas encore. L’espace-temps ces jours-ci a des airs d’infini. Alors quelque part dans la fin du mois de juin, j’ai écrit des bouts de posts qui sont restés dans un document trimballé depuis d’un ordinateur à un autre, en attente de. Depuis la table de la cuisine (finalement non) de ma chère Lotte, alors qu’elle est absente pour la journée et que j’attends de continuer à la retrouver, je rassemble ce qui m’a ressemblé, à un moment, même si tout cela semble bien loin déjà.

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La nuit la plus courte de l’année a peut-être été en réalité la plus longue, je ne pourrais indiquer le nombre d’heures passées dans le radeau qu’à quatre mains. Le radeau, je m’y suis endormie au beau milieu de l’après-midi, comme s’il n’y avait que ça à faire, pour que le temps passe et que l’ouragan se calme, et plus tard, le garçon d’à côté est venu chuchoter dans l’oreille qu’il était rentré. Ensuite il y a eu tous les mots, les peurs et les peaux, les larmes le manque d’armes et le lendemain après-midi rue de la Victoire, il y a plus inconciliables que vous me dit-on, et je veux bien le croire, mais quand même, mais quand bien même, qu’en fait-on, il y a toujours d’autres histoires d’autres déboires, bien sûr ; mais on se concentrerait sur l’ici et le maintenant, on trouvera bien à force, j’espère, comment faire les choses un peu différemment. Alors paraît-il que c’est l’été même s’il drache sans que le ciel semble jamais vouloir s’arrêter, et tout bientôt en dépit de ce temps pas comme il faut, je remettrai mon sac au dos, amorcerai le rythme de la vacance, la légèreté de la presque errance.

En attendant, je fais passer des examens à l’infini et corrige des copies. Je dis au revoir aux petites Italiennes ; la semaine dernière je notais dans mon carnet à quel point la plus grande me faisait penser à moi petite, c’était soudain une évidence, après tous ces mercredis après-midis à se côtoyer, ça m’a frappée.

Samedi, je retrouve par hasard au détour d’un atelier une belle personne rencontrée il y a trois ans, et alors que je bois, une main posée sur mon ventre, elle me demande doucement si je suis enceinte ; la question me surprend, et mon geste me questionne, je me dis que j’essaie peut-être juste inconsciemment de retenir à l’intérieur toutes les émotions. C’est sûrement une mauvaise idée, je reprends de l’eau-qui-pique, et garde cette fois le bras ballant, je m’y efforce, je m’y applique. Dans cet atelier, j’écris des textes qui partent dans plusieurs directions, et quand on me propose d’enlever une phrase en particulier, je souris car je sais exactement pourquoi je l’ai mise là, c’était pour éloigner un peu cette écriture de moi. C’est que c’est compliqué, de se retrouver sans cesse au détour de chaque texte, d’en prendre conscience et alors de rester bloquée, comme si c’était trop tard et impossible à dépasser. Alors j’accumule des débuts, ma belle Ch. m’envoie des messages ricordati di scrivere, à la fin de son mail écrit prends soin de toi et de ta plume, et j’essaie de passer un peu plus de temps à ça, au moins à la plume.

Même atelier, T. me demande si Mar est ma mère, elles sont drôles, ces questions coup sur coup, et quand je dis que non, elle me regarde, surprise, oh, j’étais sûre, pourtant, et je lui dis que par contre, je pense à elle comme à ma Marraine et que ce n’est sans doute pas pour rien.

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Juin, un week-end à partir en Allemagne à trois amis dans la voiture pour aller voir S. qui s’y est installée, et ces quelques jours qui nous font tant de bien à chacun. Au retour, de la vieille chanson française qu’on connaît plus ou moins par cœur, et les kilomètres sur l’autoroute. Juin, les présences précieuses, oh, si précieuses, des copains. Celui qui me ramasse en larmes à peine une heure après m’avoir dit « je ne peux pas te croire quand tu dis que tu es une fille qui pleure », les longues discussions avec Cé. enfin à nouveau là – et à peine ai-je le temps de l’écrire que la voilà déjà repartie à l’autre bout du bout du monde, les phrases-poèmes de Ch. qui dégage(nt) une énergie dingue – ses phrases ou elle tout entière, ça me porte me réconforte. Juin, le premier minuscule concert de notre chorale, mais quel bonheur d’être là ensemble à trouver nos mots et mélodies…

Un soir, j’avais envoyé un mail pour un grand pique-nique avant qu’on ne quitte Bruxelles la moitié d’un été, j’avais envie de beaucoup de soleil de fin de journée, de nappes colorées sur l’herbe, de pieds nus, de bouteilles de rosé, de gâteaux vegan et d’amis qui passent ; c’était tout à fait ça, il y avait même du sirop de seringa maison qu’avait fait Mar, et une salade de fleurs de capucines, des pâtés de lentilles, des madeleines aux tomates séchées et des morceaux de pastèque sucrée, des coïncidences rigolotes quand tous les amis se trouvent d’autres présences communes, de petites vies antérieures et de grands projets. On a fini par monter à l’appartement d’à côté avec ceux qui étaient encore là, boire une tisane en regardant la vue de la ville dans la nuit. C’était une jolie touche avant le départ, une joyeuse façon de clôturer l’année. Parce que c’est comme ça que je compte, en années scolaires, toujours, et mon agenda n’a plus assez de pages pour les dates proposées pour les nouveaux projets, ça attendra quand même que je revienne, et les odeurs de rentrée.

On a fait une réunion un matin dans une bibliothèque pour décider si oui ou non, le projet d’écriture avec les ouvriers se transformerait en pièce de théâtre, et c’est un oui qui s’est élevé, une vaste majorité. J’aime savoir que les projets menés ne sont que des petites graines qui ne s’arrêtent pas de pousser, alors j’apprends à laisser vivre ce à quoi j’ai participé, sereine et enjouée.

Ma sœur un matin a sonné à l’appartement d’à côté, des surprises australiennes plein son sac, et des yeux rieurs, parfois soudainement sérieux quand il s’agit de poser des mots sur des choses plus graves ou difficiles. Mais sinon, ses blagues sans cesse, nos longues discussions, et cette petite aventure goût smoothie pomme-épinards d’aller voir la mer dans le pays d’à côté. Quand elle est repartie, j’ai quitté le quai avant que le train ne démarre, je ne crois pas être très douée pour les au revoir. Le soir, c’était à Cé. qu’il fallait souhaiter bon voyage, j’ai dit que ça faisait trop pour une seule journée. Alors on a dégagé deux heures au temps qui filait du lendemain, adoucissons les fins.

Un vendredi, sur la table avant de partir, j’avais dessiné un cœur au masking-tape, le dimanche soir, il y en avait un deuxième venu se blottir contre le premier, et l’appartement était vide. Juin, la tentative d’apprivoiser l’absence ; je n’en mène pas bien large. Si quelqu’un a des conseils, qu’il partage !

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Et puis nous sommes partis, les sacs à dos enfin, et l’été qui bat son plein. Tout est devenu un peu plus léger, doucement moins compliqué, et nous avons entamé notre tour de France. Il y a eu Nantes deux jours, un lieu un peu fou dans lequel j’ai cherché mes marques ; j’ai beau savoir expliquer ce qu’est un fablab aux copains, quand je me retrouve dans l’un d’eux, je panique quand même un peu. Pour l’instant, j’ai encore l’impression de n’avoir rien à faire ici, et même plus, de gêner, ou de me gêner moi en tout cas, de m’emmêler pattes et pinceaux. Le garçon d’à côté, lui, a l’air d’un poisson dans l’eau, je me fiche dans un coin et mets en page ce recueil de poésie qui traîne depuis bien trop longtemps, reprendre son souffle, lentement. Lui est convaincu qu’il y a une multitude de liens à tisser entre ce monde et le mien, et j’attends de voir, mais il est vrai que je reste un peu au bord de l’eau, c’est qu’elle est froide, c’est qu’il ne fait pas si chaud. Mais j’exagère, en réalité, c’est la canicule dans l’entrepôt, il y a une grande tente sous laquelle on peut s’installer dehors, on s’envole un peu, mais ça fait du bien aux poèmes, de prendre l’air. A vélo tout le temps, pour la pizzeria merveilleuse ou le pique-nique dans l’herbe, pour rentrer chez les copains qui nous hébergent et avec qui nous bavardons jusque tard, dans la jolie maison du coin de rue. A vélo tout le temps, c’est qu’on a besoin d’un peu d’entraînement pour ce qui nous attend.

Dans la rue un vendredi soir, une inconnue avec une main sur mon bras me dit, oh non il ne faut pas pleurer, est-ce que ça va aller ? Et oui bien sûr que ça ira, je sanglote entre mes doigts. Un peu trop de fatigue, comme à chaque fois que j’ai débarqué dans un pays dont je ne connaissais pas la langue et où on m’abreuvait de mots un peu trop longtemps. Là, ça fait juste un peu plus bizarre de savoir que cette langue est la mienne. Silence, respiration, silence, respiration.

Le lendemain, nous partons chercher nos vélos, nos charmants destriers pour les jours qui vont s’écouler, les bords de la Loire patientent et j’ai le cœur qui pourrait exploser de joie à l’idée de cette aventure-là. On n’a pas vraiment fixé les étapes, on a dit, ah tiens, jusqu’à Orléans, ce serait bien, c’est à cause de l’année dernière, quand on avait habité cette grande maison de pierres qui se tenait là, on s’était dit qu’il faudrait revenir, à vélo cette fois. Ça demande un peu d’organisation, de savoir quoi mettre dans quelle sacoche (et surtout, s’en souvenir ensuite !), et puis de déplacer ce vélo chargé, de trouver l’équilibre dessus. Mais finalement ça vient vite, dès lors qu’on laisse le temps. Apprivoiser les vitesses, les plateaux, et pédaler, pédaler, pédaler. Il y a cet enfilade de jours parfaits, les nuits dans les campings, et les crêperies qu’on rejoint, après avoir enlevé les sacoches, les vélos sont si légers ! La tente montée et démontée, nos duvets qu’on peut accrocher ensemble – chouette cadeau réciproque de Noël du 30 juin. Les lumières sur le fleuve, les ponts pour le traverser, les roses trémières et les petits bleds paumés. Les mots sur les bords de routes sont des poèmes : à vendre : l’horizon, villa youpi, regain, fondation du doute, poétique de la retenue. Un jeu de mots au moins sur chaque nom de village traversé, parfois deux ou plus en fonction de l’inspiration, un hameau qui s’appelle les sauterelles, un autre les surprises, comment voulez-vous ne pas qu’on s’émerveille ? Et Bouzillé qui nous fait rire autant que tout le reste.

Pédaler côte à côte puis prendre de la distance, se rejoindre s’éloigner se rattraper se dépasser se dépenser, les côtes des coteaux, les maisons dingues troglos. Il y fait frais, on pourrait y rester encore, sous ces voûtes dans ces grottes, mais il y a le chemin qui nous porte. Des pique-nique dans l’herbe, des siestes aussi, les heures chaudes de l’après-midi qu’on laisse passer, des prunes et des cerises juteuses à souhait cueillies le long du chemin, les bonjour ! à d’autres cyclorandonneurs comme seul mot pendant de longues minutes, les pensées qui viennent me traverser. Le premier jour, on fait en roulant un planning des autres jours qu’on ne respectera pas une seule fois, mais on se met quand même en tête de pédaler le soir, à la fraîche, les routes sont désertes et nous avons les chemins pour nous – à partager avec les moucherons cependant, nous nous arrêtons à la limite du noir. Une nuit à la belle étoile, dans un champ avec les arbres tout autour, et le ciel fou, étoile ou satellite ?, est-ce que ce sont les nuages qui bougent ou bien nous ? Le sol est de mousse et ça fait smouitch smouitch le temps que nos corps trouvent la position du sommeil. Nous nous endormons là, bivouac de rois, la couverture de survie brille dans la nuit. Petit matin, on s’étire on se réveille, bonheur des heures aux belles étoiles, les duvets sèchent dans le début de soleil alors que nous grignotons des biscuits au sésame et du chocolat.

Quand nous approchons des villes, la circulation nous irrite, on a vite fait de se déshabituer de ces choses-là. Tentatives d’adoucissement des passages urbains : un diabolo menthe à Saumur, un apéro avec un copain à Tours juste avant l’averse qui laissera de grandes traînées lumineuses dans le ciel pour nos derniers kilomètres, la visite de la médiathèque de Blois avec un autre copain, tout aussi passionnante qu’un château de la Loire. D’ailleurs, j’ai renommé tout ça les chatouilles de la Loire (après ma devise de juin, qui aime bien chatouille bien), parce que j’aime beaucoup trop le rire du garçon d’à côté dans ces moments-là. Et aussi quand je parle italien, alors j’en joue, de mes erreurs et de mes peurs, et à chaque pause, me voici à expliquer un concept scientifique différent, avec mes mots, forcément simples, ma syntaxe, absolument bancale, ma compréhension des choses, tout à fait incomplète. Ça donne des mélanges tout aussi improbables que celui de thé qu’il a trouvé avant de partir, délicieusement exotique, au joli nom tigre et dragon, à boire dans un nid ou sur un ponton.

Après tout ça, c’est la chouine immense de devoir rendre les vélos à Orléans, ça va passer, mais je revendique ce droit d’être un peu triste, même si joyeuse et fière de l’avoir fait. Et puis juste après pour ne pas trop penser, on se retrouve dans un lieu comme à Nantes mais pas tout à fait pareil quand même, avec des gens qui parlent de radeaux en bouteilles en plastique, et de machines à reconnaissance vocale de discours langue de bois, des choses comme ça. Ensuite, j’ai toute la fatigue qui m’est tombée dessus d’un coup, et qui s’est à nouveau envolée quand on a poussé le portillon d’une maison un peu dingue, plantée là au milieu d’un immense jardin, lui même planté là au milieu de la ville, c’est quand même pas rien. Il y a dans cet endroit un garçon que le garçon d’à côté connaît sans connaître, alors c’est l’occasion. Nous passons la soirée à manger un festin en buvant du vin et en racontant des histoires, purée de banane-sésame-caroube comme ça pour goûter pour voir.

Le lendemain, la maison est vide et nous laissons sur la table un pot de confiture de mangue et un oiseau en papier, nous reprenons la route, quelle sensation étrange que celle de marcher ! Bientôt, un pouce levé sur le bord du péage, et ce premier petit camion, bam, 280km d’un coup, et des heures de discussion qui nous donnent matière à penser pour au moins plusieurs jours entiers. On parle luttes oppression féminisme véganisme intersectionnalité avec une femme tout à la fois ébéniste et prof de danse, on descend de là avec encore mille questions, quelques désaccords, et des points de suspension. Et puis plus tard alors qu’on attend depuis trop longtemps, un homme qui s’arrête et charge nos sacs, on monte et en regardant la carte, on comprend qu’il part dans la mauvaise direction ! Ah bon ben dommage, désolé, heureusement que vous me l’avez dit, pff… Tout ceci nous a quand même redonné un peu d’énergie ; alors bientôt, un homme qui nous dépose juste à la bonne sortie, et puis la lumière du soir sur les forêts d’Auvergne, les paysages ont changé, à peine le temps d’une photo pour la série il y a pire comme vue pour faire du stop et voilà qu’un van s’est arrêté. Je suis installée sur la couchette arrière et n’entends rien de la discussion, mais j’ai compris qu’ils allaient pile au même endroit que nous. Nous voilà arrivés, finalement, on est en avance sur tout le monde, les retrouvailles n’auront lieu que le lendemain. On monte la tente et on sort sur le parking cuisiner des pâtes au réchaud à bois à vingt-trois heures quarante-trois, la nuit est claire, les étoiles n’ont pas froid.

Le matin suivant, on retraverse le village pour trouver le gîte, c’est la famille au presque grand complet – il y a mes sœurs dans leurs bouts du monde respectifs, elles manquent à l’appel et je pense mille fois à elles. Il y a grands-parents, oncles et tantes, cousins, cousines et amoureux, un joyeux petit monde qui joue au badminton et aux quilles finlandaises (suédoises ? Nordiques, décident-ils), qui part randonner avant de revenir boire l’apéritif et manger des fruits d’été, se baigner au lac et s’offrir des glaces italiennes. On avait plein de jeux de société, mais sans doute faisait-il trop beau, ils sont restés dans les sacs. Les lits simples rapprochés deux à deux dans les chambres dortoirs, la vue sur la table du petit-jédeuner depuis la fenêtre du premier étage, la petite E. tout à fait fan du garçon d’à côté, le combi d’une des cousines, la si jolie garde-robe de l’autre, les bouteilles de monoï dans les salles de bains, merci les Tahitiens.

Il y a bien quelques remarques sur le contenu de mon assiette, j’aimerais un jour proposer un repas végé pour trente mais il ne faudrait en aucun cas se louper, sinon cela aurait l’effet absolument contraire à celui espéré. En attendant, je suis heureuse de ma nourriture de perruche, et si je ne reprends pas de vin, on n’a pas besoin de me rassurer mais tu sais qu’il n’y a pas d’animaux, dedans, c’est juste qu’il fait trop chaud, bon sang ! J’ai quand même réussi à glisser qu’on pouvait faire de la mousse au chocolat avec du jus de pois chiches, on m’a même dit qu’on allait essayer. Et puis les histoires de ma grand-mère – j’ouvre un document texte tout exprès, en me disant que ce serait bien d’en faire une nouvelle, de ce souvenir – les voix qui se mélangent à l’heure des repas, les photos d’une maison achetée, l’explication d’un projet. Les petites conversations qui vont et viennent, les rires, les vannes, le dernier midi à essayer de finir les restes ; une tarte aux abricots, un verre de gaspacho. Des embrassades, une photo de groupe et quelques larmes aux yeux. Je laisse le garçon d’à côté dans une partie de ma famille, je pars avec une autre, dans la voiture il y a enfin le temps de bavarder, l’espace d’une vraie discussion, j’en profite longuement, et puis me voilà devant la porte de ma chère Lotte, là dans l’air du soir, je l’appelle et je monte, grand bonheur de se revoir.

J’ai changé de place depuis le début de ce post (oui), je ne suis plus dans la cuisine (non), bientôt je vais aller chercher le garçon d’à côté à la gare, au retour on fera le marché, cet après-midi il y aura Al. la lumineuse qui nous rejoindra, puis Lotte, ça nous ramènera quelques années en arrière parce que je ne sais pas depuis quand nous n’avons pas été toutes les trois ensemble comme ça, et puis demain nous reprendrons la route à nouveau et indéfiniment, c’est l’été et c’est si bon, parquet en bois, assise en tailleur dans le salon, j’ai envie de cuisiner quelque chose avec de la menthe, et du citron.