ce qui gronde

22h18 ; si je regarde les choses en face, mon train pour Lyon est dans un nombre d’heures ridiculement petit, l’appartement dans un drôle d’état, mon sac évidemment pas fait, mon intervention de dimanche pas prête, et je sens la fatigue dans mes pieds mon ventre mes yeux. Pourtant, la priorité absolue qui m’apparaît maintenant est bien de me mettre à écrire ici, accompagnée d’un curry végane et d’un verre de vin rouge. Régulièrement, le garçon d’à côté me demande si ce que je suis en train de faire est bien la chose la plus urgente – il le demande sur un ton bienveillant, juste pour m’éviter des accès de panique – et régulièrement, ce n’est pas le cas ; pas la plus urgente en tout cas comme l’entendrait mon travail, mes échéances professionnelles, mes projets en cours ; mais la plus urgente et la plus vive pour mes doigts mon souffle les pulsations de mon cœur, dans l’ici à deux pieds joints, et cela ne compte-t-il pas autant, voire plus ?

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