aux premières jonquilles

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Si le garçon d’à côté était là, il me dirait de bien m’embabouder dans la couette, mais l’appartement reste silencieux, alors je le fais toute seule, je dors à sa place dans le radeau, et je me maudis un peu d’avoir craqué là au milieu de la semaine, alors qu’il y avait tant de choses à faire – mais n’y a-t-il pas, toujours, tant de choses à faire ? Alors tant pis, je sombre et j’écoute des podcasts, je lutte entre chutes de tension et drôles d’hallucinations, j’essaie de manger un peu, et ça va déjà mieux. J’ai juste un mal fou à passer les coups de fil qu’il faut, à annuler et à décommander, je me sens fautive, comme s’il était impossible de compter sur moi. Mais à un moment, c’est le corps qui énonce ses lois. Pour une fois, je peux profiter de l’appartement si lumineux avec tout ce soleil qui vient se frotter au velux, et je fais le chat, c’est peut-être mieux comme ça. Je me dis une première fois que je pourrais enfin prendre le temps d’écrire, mais j’ai à peine le temps de me le formuler, que me revoilà à dormir. Deuxième essai, me voici, j’ai pulsant sous la peau quelques tranches de vie.

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