l’oiseau

J’ai un peu bougé le grand fauteuil bordeaux pour être contre la baie vitrée et voir le soleil se coucher quand je lève le nez de mon livre, et, puisque je lis jusqu’à tard, voir aussi le ciel qui prend ses teintes nocturnes et la ville qui s’allume doucement.

La fenêtre est ouverte, j’ai un plaid sur les genoux, on entend un groupe de personnes chanter joyeux anniversaire en applaudissant, je ne sais pas de quelle terrasse ça vient, d’où je suis, je ne les vois pas, je me replonge dans mon bouquin. Je me réconcilie avec Claudie Gallay en lisant L’amour est une île, en inspirant une bouffée d’été avant l’heure, quelques images d’Avignon. Je me souviens que dans une autre vie, si je ne m’étais pas fracturée la cheville dans une stupide chute à vélo lyonnaise, j’aurais passé le mois du festival à vendre des cornets de glace, j’aurais campé et aidé M. à tracter, peut-être, parfois. Je me demande comment va M., où elle est d’ailleurs, si elle passe quelquefois par ici, et si elle a coupé ses cheveux depuis ce restaurant indien.

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