Dans la maison du bord de l’océan, on entend le ronronnement du lave-vaisselle, et le soleil vient presque jusqu’à mes pieds. Les amies chères écrivent aussi, à côté. Le trajet pour venir jusqu’ici était long comme la fin de l’hiver, bus métro métro métro métro train car douze heures plus tard, c’est que ces retrouvailles se méritent. Très vite, la joie d’être là a effacé la fatigue, on a pédalé sur le chemin de terre jusqu’à l’eau – et ici, les questions se résument à : de quel côté va-t-on la voir, cette eau à reflets ? où s’assoit-on sur la plage, et que va-t-on écrire ? Déjà, je me doute qu’au bout de la semaine, quand il faudra partir, quitter les pins et les dunes, et les discussions et les lectures, ça laissera un petit goût amer, déjà, j’imagine que je garderai les crépitements du feu dans la cheminée, l’onctuosité de la soupe et des mots. Mais en attendant, comme ce qui compte évidemment, c’est quand même le présent, je savoure un moment après l’autre, et mes 47 bonnes étoiles.