Je cherche des images pour dire à quoi ça ressemble, ces semaines, et je ne sais pas trop. Un jour au téléphone, Lotte me parle d’une pièce en chantier : on a fait des trous et il y a de la poussière partout ; on attend qu’elle retombe pour voir ce que ça donne. Ce sera sans doute mieux, après. Ah oui, alors c’est ça, exactement. De la poussière plein les cheveux et l’odeur du plâtre qui plane, et cet engouement au moment où on a la perceuse entre les mains : on pourrait toucher à ce mur-là mais pourquoi pas aussi à celui-ci ou à cet autre encore, ce n’était pas prévu mais tant qu’on y est, et je ne sais plus très bien comment m’arrêter. J’attends que ça s’apaise, et je sens que ça vient, de temps en temps. L’autre jour je disais, je me sens légère, ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. On parle de carcan et même si ça me paraît très fort, comme mot, je crois que je le comprends comme il faut. En chantier, donc, ou en friche, peut-être.
Je rêve de champs de coquelicots.