Je repense à cette phrase assénée mille fois sur les gens heureux et sans histoires, mais je dois me rendre à l’évidence : quand je suis triste, je suis bien en peine de raconter quoi que ce soit. Peut-être que l’écriture a changé, que son but n’est plus le même, depuis toutes ces années. À un moment sans doute, c’était plutôt ça, les mots comme un sauvetage, mais lentement ça s’est transformé. Les mots comme quoi, maintenant ? Les mots, comme quoi.
Mi-avril de retour de six semaines sac au dos, je pousse la porte de l’appartement d’à côté pour y trouver des surprises alignées les unes à côté des autres. On avait laissé les clés aux copains de passage, un à un, ils les ont échangées contre des tablettes de chocolat, des paquets de thé et des mots doux qui disent comme toujours la joie des amitiés. À ça, s’ajoutent des cartes postales des ailleurs, et voilà une belle manière d’adoucir un retour.