des bouquets de rires et de pleurs

Vendredi soir, je cherche de la musique pour cette transition vers la vacance, et je finis par écouter les Têtes Raides et à me dire que parfois, la vie aurait bien besoin de ça, de dialogues composés seulement de leurs paroles, que ça ne ferait pas de mal, un peu plus de poésie.

Et voilà, c’est samedi matin, je transforme doucement le sac à dos trimballé toute la semaine au boulot, alors plein de matériel pour les cours avec les petits, des boîtes d’œufs, une kalimba, Marinette-la-marionnette-en-chaussette, des bouteilles en plastique, et des albums jeunesse en pagaille, je le transforme, donc, en sac à dos de vadrouille, de départ, de pouce, de voyage et d’errance. C’est l’été qui commence.

Avant ça, il y a eu des bières à chaque fois aux fruits rouges, des retrouvailles à mi-chemin, un déjeuner qui aurait pu durer plus longtemps, un économiste-étudiant qui écrit à propos de moi so much joy of teaching in her, un bébé qui grandit ici et un autre qui nait à l’autre bout du monde, une tarte aux prunes improvisée, un atelier d’écriture un dimanche soir où l’on a trinqué au champagne avant de nous séparer, la chaleur dingue dès le petit matin, mes sandales jaunes qui laissent des marques sur ma peau, et des enfants qui balbutient en français pour réclamer de l’eau.

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Je lis Un été sans les hommes, et puis le garçon d’à côté m’appelle plutôt que d’aller se coucher. Moi, j’ai trop pleuré mes angoisses et mes rêves biscornus, alors j’écoute sa voix tranquille, et je m’endors dessus.

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Mon chagrin, de Malika Doray