Je ne sais plus exactement où je me suis arrêtée de raconter. Je me souviens m’être fait la réflexion un jour qu’il n’y avait pas assez, et quelques jours plus tard, il y avait bien trop – depuis je repousse, parce que pendant longtemps, il y a eu trop de désordre en dedans. J’ai hâte du moment où on pourra regarder ce début 2018 en en riant, en listant ce que ça nous aura appris, ce que ça nous aura ouvert comme horizons, ce que ça aura tissé entre nous. Pour l’heure, je suis encore dans cette période où tout me semble fragile, même si petit à petit nous tissons nos filets de sécurité.
C’est qu’un beau jour, le garçon d’à côté a perdu sans y être pour rien le travail pour lequel nous avions quitté Bruxelles et la grande douce vie de là-bas, un peu du soir au lendemain ; après la colère contre ceux qui oublient les humains, il a fallu se frayer un chemin entre les doutes et les questions, et les envies vraies : rester, partir, rentrer, revenir, pour où, pour quoi, comment, j’avais le ventre en points d’interrogation.