Ici, dans les matins déjà chauds de cette fin juillet, les bords du lac Léman se parcourent à vélo jusqu’à la bibliothèque que le garçon d’à côté m’avait fait visiter dans une autre vie, à la préhistoire, et je m’installe à une table, puis à une autre et encore une autre au fil de la journée. Je pose mes doigts sur le clavier avec dans l’idée d’écrire, de reprendre ce roman commencé il y a trop longtemps, et dont je voudrais voir le bout là où pour l’instant je ne vois que des bouts, des morceaux épars qu’il faudrait trouver comment réorganiser. Au début de l’été, dans la maison des Vosges, J. m’avait tendu une chemise bleue qui contenait les 52 feuilles recto-verso imprimées, voilà, il n’y avait plus qu’à. Je les avais relues dans le jardin, et tout le temps passé avait joué : ce qui était à garder et à jeter me paraissait soudain plus clair, ainsi que de possibles avancées ; mais bien sûr, ce n’est pas le tout de le remarquer, encore faut-il s’élancer.